Licence : entre liberté et liberticide

LicenceBien sûr quand on parle de logiciel libre, on parle de licence. En tant qu’utilisateur final, vous n’en avez que faire. Souvent, seule vous importe la gratuité qui vous a été accordée pour son usage. Mais c’est plutôt en tant que développeur, que cette licence prend de l’importance. Suivant celle adoptée par le projet, le travail de codage publié aura des répercussions plus ou moins restrictives. Ici, on ne parle pas de programmeur indépendant, jeune étudiant en codage ou dilettante passionné mais d’abord d’entreprises informatiques qui emploient des développeurs et qui commercialisent des solutions autour du logiciel libre.

OpenOffice depuis sa reprise par la Fondation Apache, est publié sous sa licence éponyme AL v2. Celle-ci est classée dans les licences permissives. Contrairement à LibreOffice qui est sous double licences (MPL v2 et GPL v3) et qui sont elles, classées dans la catégorie « copyleft » et jugées comme restrictives. Ce qu’il faut déjà savoir c’est que ces deux catégories sont incompatibles même si elles se rapportent à des logiciels libres.

Ce paradoxe va permettre ainsi à LibreOffice de profiter de tout code publié par OpenOffice mais à l’inverse, le code publié par LibreOffice ne pourra être repris par OpenOffice.

Car la licence Apache d’OpenOffice impose peu d’obligations. Si une entreprise veut récupérer le logiciel pour le faire évoluer, il devra respecter la paternité de la licence mais pas la redistribution. En clair, s’il y a eu modification du code, elle n’est pas soumise à publication. A l’inverse, la même chose ne sera pas possible avec LibreOffice qui imposera que tout composant développé devra être publié sous la même licence et avec son code source. D’où la présence d’une restriction forte quand il faut contribuer.

Cette approche restrictive peut sembler plus logique dans sa philosophie mais elle a un inconvénient majeur. Elle freine toute usage par des entreprises qui chercheraient à intégrer un logiciel libre sous copyleft. Ainsi en France, le non-respect de la licence expose le contrevenant à une action en contrefaçon, sanctionnée par l’article L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle (les sanctions pouvant atteindre 150.000 € d’amende et 2 ans d’emprisonnement). Il faut faire face à une alternative : répercuter l’engagement avec ses clients ou choisir d’interdire à ses développeurs l’utilisation de logiciels à code ouvert pour les intégrer dans des développements propriétaires. La plupart du temps, le choix est vite fait. Ces projets se privent d’emblée, d’entreprises qui pourraient devenir de futurs contributeurs.

Beaucoup avancent que le copyleft protège le développeur. En fait, il protège d’abord l’entreprise qui emploie le(s) développeur(s). Collabora et CIB, les principales entreprises contributrices du projet LibreOffice, gardent ainsi la main-mise sur leur investissement. Il s’agit de conserver une certaine brevetabilité du code. Ce qui joue un rôle certain dans la valorisation des actifs immatériels de ces sociétés. Un passage en licence permissive aurait donc un impact financier certain. Par exemple, la Fondation Apache estime ses projets pour une valeur supérieure à 20 milliards de dollars.

Qu’on ne s’y trompe pas, la tendance depuis plusieurs années est à la baisse des projets en licence copyleft. En 2019, on n’en comptait plus que 33 %(1) contre 57 % en 2011. Les licences MIT et Apache sont désormais majoritaires.

(1) Source : https://resources.whitesourcesoftware.com/blog-whitesource/open-source-licenses-trends-and-predictions

28 commentaires sur “Licence : entre liberté et liberticide”

  1. sergeiwes dit :

    Bonjour,

    Merci pour cet article clair et efficace.
    Il nous fait mieux comprendre certains enjeux « économiques » de ces logiciels gratuits.

  2. Nathan dit :

    +1

    Lire aussi ce billet sur les propos d’un développeur vis-à-vis du copyleft.
    https://linuxfr.org/users/zenitram/journaux/mon-evolution-vis-a-vis-du-copyleft

  3. Pierre dit :

    Si on regarde ça :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_publique_g%C3%A9n%C3%A9rale_GNU

    « La GPL est la licence de logiciel libre la plus utilisée. En avril 2004, 74,6 % des 23 479 projets libres listés sur le site Freshmeat — devenu Freecode, en octobre 2011 — et 68,5 % des 52 183 projets libres listés sur SourceForge.net étaient publiés sous licence GPL. Certains contestent cette méthode de mesure en affirmant qu’elle relève du quantitatif (nombre de projets) et ne rend pas compte du qualitatif (utilité des logiciels), mais nul ne conteste depuis longtemps que de nombreux utilisateurs emploient une quantité croissante de logiciels diffusés sous GPL.  »

    Le moins que l’on puisse dire c’est que le débat n’est pas aussi tranché que ce que Bidouille veut nous faire croire.

    Pour ma part, je comprends à peu près la différence entre les deux licences (merci pour ce travail pédagogique), mais je suis incapable d’avoir un avis, n’étant pas confronté aux avantages et inconvénients de ces licences.

    Ce que l’on peut remarquer, c’est que le choix d’ASF d’utiliser une licence qui permet de se faire pomper du code sans contrepartie est un choix libre.

    Si LO a bien pompé du code AOO au début, ce n’est plus le cas depuis plus de 5 ans, et c’est tout à fait légal. Je suis toujours gêné lorsque l’on reproche à quelqu’un de faire quelque chose de tout à fait légal les problèmes d’éthique, sont aussi souvent des problèmes de point de vue)

    Aujourd’hui, 10 ans après le schisme, les deux logiciels sont moribonds, même si LO gigote bien plus qu’AOO qui ne s’en sort pas.

    Chaque petite version mineure d’AOO souffre de régressions malgré de petites modifications du code. La version 4.1.8 annoncée sur ce blog comme imminente il y a plus d’un an va sortir péniblement.

    Pour justifier ce retard, on a transféré pas mal de choses de la 4.2, du coup, ce sera peut-être une 4.2, car la future 4.2 s’est retrouvée vidée de pas mal de son contenu.

    C’est plus triste qu’autre chose tout ça

  4. Nathan dit :

    >mais je suis incapable d’avoir un avis, n’étant pas confronté
    >aux avantages et inconvénients de ces licences.
    Dans ce cas pourquoi publier ce commentaire ?
    Il s’agit d’un point de vue développeur et pas utilisateur.

  5. Pierre dit :

    @Nathan, et vous, pourquoi intervenir, quel est votre plus-value (à part me faire sourire) ?
    Je cadre les limites de mon intervention, ça vous gêne, choque ?

    J’ajoute les limites de l’intervention de Bidouille, qui affirme un peu vite certaines choses. Ou est le problème ?

    Et je donne mon point de vue, qui n’a pas forcément besoin d’être celui d’un développeur.

    Je peux remarquer aussi que le choix d’AOO donne un projet qui n’est pas viable. Sur sa lancée actuelle, il n’est pas certain que AOO arrivera à se maintenir.

    Le choix fait par LO semble plus viable, mais ce n’est peut-être qu’une illusion. Il y a de forte tensions au sein de TDF et tout cela peut éclater.

    Pas certain du tout que dans 10 ans les deux logiciels existeront toujours.

  6. Nathan dit :

    Projet pas viable qui vient de fêter ses 20 ans.

    Mais bon, on connait votre parti-pris sur le sujet

  7. Pierre dit :

    Voyons Nathan, AOO n’a que 10 ans…
    Quant au parti pris, vous confondez avec votre propre mode de pensée, avec du vide derrière. Si vous observiez le développement D’AOO, vous sauriez qu’il est tenu par une poignée de développeurs qui consacrent quelques heures par semaine ou par jour au projet.

    Il ne font que modifier des commentaires, changer des noms de variables, mettre à jour des librairies, modifier le code pour rester compatible avec les compilateurs actuels, et cela leur crée bien des soucis.
    On est à la limite de l’escroquerie, du hold-up des Daltons ou des pieds Nickelés sur un code de plusieurs millions de lignes.

    Il n’y a pas eu de modification du code en profondeur depuis plus de 5 ans, pas d’ajout de fonctionnalité majeure. Non, pour cause de temps, mais surtout par manque de compétences. Personne chez eux n’est plus capable de faire ce genre de chose. ils butent par exemple depuis plus d’un an sur le passage en 64 bits du code
    Alors oui, AOO bouge, mais suivant cette direction, c’est sans avenir

    De l’autre coté, LO s’agite avec frénésie et épuise ses utilisateurs, avec ses versions à répétions et ses régressions toujours plus nombreuses. C’est l’inverse d’AOO, avec le même résulat

    Les deux logiciels sont sur une courbe du nombre d’utilisateurs, qui file vers une tangente à 0. LO pourra sans doute dire à la fin qu’il en avait 5 de plus qu’AOO

  8. Nathan dit :

    Du vide ?
    Et quand je lis vos commentaires sur la fin d’AOO et qui sont toujours les mêmes depuis plus de 10 ans. Ca ne vous épuise pas ?
    Vous devriez cesser d’utiliser des logiciels qui ne vous conviennent pas plutôt que de polluer par du troll.

    Allez bon vent…

  9. Val dit :

    @Pierre
    « vous sauriez qu’il est tenu par une poignée de développeurs qui consacrent quelques heures par semaine ou par jour au projet »

    Tu es développeur pour donner des leçons ?

  10. Pierre dit :

    @Nathan « Bon vent » Avez-vous remarqué que lorsque vous soufflez sur une Pierre, elle ne bouge pas ?

    @Val, ou donc avez-vous vu que je donne des leçons ?

    J’expose des faits, qui sont publics, c’est ce que disent les développeurs sur leur liste de développement qui est publique

    je sais bien que l’on va finir par écrire ici « don’t feed the troll » mais je ne vous attaque jamais personnellement (sauf en réponse à vos attaques personnelles), j’expose des faits, et parfois je donne mon avis sur ce qu’ils m’inspirent.

    C’est bien ce que l’on peut faire sur cet espace de commentaire non ?

    Êtes vous tous les deux aussi peu capables de réflexion que vous deviez à chaque fois vous en prendre à moi plutôt que d’apporter une once d’intelligence ?

  11. TOOop Chef dit :

    @Pierre :
    >le débat n’est pas aussi tranché que ce que Bidouille veut nous
    >faire croire
    Il n’y a pas de débat, c’est un billet qui s’inspire de données réelles datant de 2019. Vous citez WP et des statistiques issues de la plateforme SourceForge. Mais il n’est pas le seul hébergeur de projets, d’autres sous Git ou BitKeeper sont largement plus utilisés. Preuve en est, le projet OpenOffice est désormais chez GitHub.

    Quant aux leçons, effectivement, pour en donner il faudrait participer. Et sauf erreur de ma part, je ne vous ai jamais vu apporter une quelconque aide au projet OpenOffice que vous critiquez tant pour inaction.

  12. Pierre dit :

    @TOOopChef
    C’est vous qui fermez le débat, moi,je remarque que ce débat n’est pas clos. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment le nb de projet et leur licence qui est intéressant mais le type de projet, leur taille et leur mode de développement.

    Je ne vois pas ou je donne des leçons, on n’a visiblement pas le même vocabulaire.

    Je décris des faits, et je donne mon avis sur ce que cela implique.

    A aucun moment je critique les développeurs ou pire encore leur dire comment faire pour se sortir de l’impasse dans laquelle ils sont.

    J’ai même dit, ce que je pense toujours, c’est que leur travail force le respect.
    Par contre, je crois qu’il y a de leur part, un mensonge, ou un déni de réalité, en affirmant que le projet allait bien. Ce n’est d’ailleurs pas la position de tous les développeurs du projet, d’autres s’alarment ouvertement de la mauvaise pente sur laquelle ils sont ou bien sur le faible nombre de téléchargements quand de votre coté, sur ce blog, vous annoncez des téléchargements records

    Je n’ai jamais compris pourquoi, il fallait être dans le développement d’AOO pour avoir le droit de décrire des faits, ou bien de corriger les informations que vous donnez.

  13. TOOop Chef dit :

    @ Pierre :
    Si le projet n’avance pas comme vous voulez, il suffit d’y participer. Mais bon, je vous l’ai déjà dit à chaque fois que les commentaires partent en troll.

    Troll dont vous êtes systématiquement à l’origine.

    Et les soi-disant faits que vous donnez sont votre point de vue apparemment partagé par vous seul.

  14. Pierre dit :

    @TOOopChef
    Vous appelez Troll le simple fait de ne pas être en accord avec vous.

    Vous dites par exemple, que le projet n’avance pas comme je veux. Mais je ne veux rien !
    Je _constate_ qu’il n’avance pas comme il _devrait_ ce qui n’est pas pareil.

    Quels sont les faits que vous contestez et que j’affirme ?

  15. Pierre dit :

    Si je regarde quelques logiciels, qui j’utilise couramment.
    Firefox et Thunderbird -> MPL
    Gimp -> GPL
    7-zip -> LGPL
    SciLab -> GPL
    Telegram -> GPL
    Grammalecte -> GPL
    Accessoirement, Calligra Suite est aussi en GPL

    Bien sur, je sais que utilise des service web sous serveur Apache, mais aussi des bases de données FireBird et MySQL GPL et MPL

    et python et PHP sous leurs propres licences

  16. TOOop Chef dit :

    @Pierre :
    >le projet n’avance pas comme je veux. Mais je ne veux rien !
    >Je _constate_ qu’il n’avance pas comme il _devrait_ ce
    >qui n’est pas pareil.
    Vous êtes en fait comme ces gens qui ne votent pas et qui se plaignent de leurs élus.

    Et je vais m’arrêter là parce qu’effectivement, je ne fais que nourrir ce troll.

  17. Pierre dit :

    @TOOop
    >Vous êtes en fait comme ces gens qui ne votent pas et qui se plaignent de leurs élus.

    C’est marrant comme image. j’en cherchais une moi aussi, car je vois bien qu’on qu’on ne se comprend pas.

    Je ne trouve pas votre image pertinente. je ne me plains pas qu’AOO aille bien ou mal, je le constate, je le constate surtout au regard de commentaires qui disent que ça va bien.

    J’avais pensé à l’image d’un château qui se délabre, parce qu’il n’est pas assez entretenu.
    Sur un blog, un gars qui remet une des pierres du château en place de temps en temps dit que le château est en très bon état et qu’il va même mieux en mieux.

    Moi, qui passe dans le coin, et regarde ce qu’ilen est, dis :
    - ben non, c’est vrai que tu remets des pierres en place, bravo, mais au global, le château se détériore.

    Lui :
    - tu la fermes, tu n’as pas le droit de t’exprimer sur le sujet si tu ne participes pas à l’entretien de ce château.

    C’est vrai que je pourrais aider, mais je ne vois pas le rapport avec avoir le droit de décrire l’état d’un bien public

    Si je cherche du côté des élus. C’est comme si je constatais dans un autre pays des dysfonctionnements de leur démocratie, et que je le fasse remarquer à quelqu’un qui sur son blog dit qu’il a une super démocratie et que ses élus sont supers. Le gars me dit que je dois la fermer parce que je ne vote pas dans son pays.

    Accessoirement, je suis un élu d’un petit village, et je ne crois pas avoir de leçon à recevoir sur le bénévolat que l’on peut faire pour le bien public.

  18. Val dit :

    « Vous êtes en fait comme ces gens qui ne votent pas et qui se plaignent de leurs élus. »

    :lol: Belle image effectivement

  19. Moonwalker dit :

    Je suis d’accord avec Pierre lorsqu’il dit que tout cela est dommageable à l’ensemble des projets Open/Libre.

    Le problème de la GPL a déjà été soulevé jadis et notamment au moment de la sortie de la GPL v3. Il dépasse le cadre d’OpenOffice. En fait, avec la GPL, on organise la propriété collective du code. Il s’agit d’un projet politique.

    Je comprend les raisons de ce projet. Par certains aspects je l’approuve, parce qu’à l’origine, le logiciel était libre et qu’il a été privatisé. Mais tout le monde ne veut pas s’embrigader dans la politique, encore moins les entreprises.

    Au bout du compte, c’est un frein énorme au développement du logiciel lui-même et ce qu’il porte dans le monde de l’entreprise.

    Les utilisateurs Macintosh avertis connaissent très bien cette problématique. Apple a ces dix dernières années introduit et participé au développement de projets majeurs qui s’étendent bien au-delà de son éco-système. Clang, LLVM, CUPS, Swift, WebKit, etc. Tous sous une licence de type MIT, BSD et Apache. Elle a progressivement retiré de macOS tout le code GPL ou LGPL qu’elle pouvait.

    Le problème est que la Document Foundation est un projet politique dès le départ. Il a été créé contre Oracle (= USA) par essentiellement des Européens et des Sud-Américains, aux sympathies ouvertement « de gauche ». Les reproches faits à Oracle à l’époque n’étaient qu’un prétexte puisque la situation était la même qu’au temps de SUN. La Document Foundation est une institution de droit Allemand.

    Pourquoi pas ? Le code était disponible, ils l’ont pris. C’était légitime.

  20. Moonwalker dit :

    Là où ça le devient le moins c’est quand ils attaquent d’autres projets qui leur fond supposément de l’ombre, quand ils se prétendent seuls légitimes. Dix ans qu’ils chantent qu’Openoffice est mort, qu’ils mentent en racontant qu’OpenOffice est devenu LibreOffice. Pour quel résultat ?

    Après dix ans d’existence, il serait bon de faire le bilan de cette Document Foundation. Qu’en est-il de ses promesses ?

    Maintenir une suite bureautique libre ? Ok. elle est là et elle fonctionne bon grès mal grès, du moins sur GNU-Linux et Windows. Cependant cela était déjà assuré dans la structure SUN avec OpenOffice et par Go-oo dans le monde Linux. Il n’y avait nul besoin de la DF cela pour ça.

    Développer et promouvoir l’Open Document Format ? C’est sans doute là le plus cuisant échec de la Document Foundation, parce que s’était son but premier, celui même que proclame son nom.

    Où en est l’.odt aujourd’hui, ce soir ? Il suffit pour un citoyen français de se rendre sur le site du ministère de l’intérieur et de télécharger l’attestation de circulation. Elle est disponible en PDF, au simple format texte .txt, en OpenXML .docx et en FALC (aka Facile À Lire et à Comprendre) en fait un PDF rédigé sous une forme très simple pour les personnes ayant des difficultés de lecture. Et l’Open Document là-dedans ? Pinuts ! Au mépris même des anciennes directives sur l’interopérabilité qui recommandaient que les documents soient proposés sous tous les formats ouverts.

    Car dans la pratique, l’Open Document n’est d’aucune utilité aux gens. Il s’agit simplement d’un format aux vertus idéologiques.

    Le PDF est lisible par tous et sur tout aujourd’hui. C’est une norme ISO. Idem pour l’OpenXML, sur Windows, sur Mac et même sur GNU-Linux. Personne n’a de difficulté à ouvrir et imprimer ce format. Au pis, ils ont prévu un format .txt qu’on peut ouvrir sur un vieux PC d’il y a 25 ans.

    Microsoft a gagné la guerre des formats contre l’OASIS, où siégeaient et siègent encore des « têtes » de la DF. En deux étapes : 1. l’OpenXML est devenu une norme ISO ; 2. Microsoft Office a fini par lire et produire de l’Open Document, bien mieux que LO ne génère de l’OpenXML.

    Mais la plus éclatante victoire de Microsoft est sans doute qu’il est tellement entré dans les têtes de la DF et de ses développeurs que le souci principal qui semble les animer, lorsqu’on regarde les notes de versions et de correctifs de bugs, est la compatibilité de Libre Office avec l’OpenXML et Microsoft Office. La Document Foundation roule à tombeau ouvert pour l’OpenXML.

  21. Moonwalker dit :

    Excusez-moi pour les fautes qui arrachent les yeux. Je n’arrive vraiment à bien me relire qu’une fois publié et je n’ai pas le moyen d’éditer. ;-)

  22. Pierre dit :

    J’ai bien peur que les deux suites disparaissent, ou vivotent d’ici quelques années.
    Ce n’est pas TDF qui est responsable de la majorité du développement, mais les entreprises qui gagnent de l’argent avec ce développement, qui font donc ce qu’elles sont payées à faire. Il faut donc croire que les entreprises demandent de la compatibilité OpenXML.

    Là ou je blâmerai TDF, c’est qu’elle s’est coupée de ses soutiens, le grand public. En effet, les dons pour TDF, sont en fait détournés pour alimenter ce qu’ils appellent l’écosystème LO, ça encore, on peut le comprendre, mais surtout, ce sont ces entreprises qui définissent le cahier des charges des appels d’offres des fonctionnalités à ajouter et qui y répondent.

    Ainsi, alors que les utilisateurs demandent une réductions du nombre de bugs et de régressions (surtout sur MAC), on ajoute des fonctionnalités demandées par entreprises et on ajoute des bugs.

    Bug,s qui ne sont pas si gênants, car il permettent de justifier le recours à des entreprises pour les corriger.
    C’est pourquoi TDF refuse catégoriquement de corriger les bugs de LO, pour ne pas se mettre en opposition avec les sociétés de son écosystèmes.

    On remarquera aussi les errements du développement,
    FireBird : Plusieurs GSoC, du financement TDF => abandonné

    OpenCL => abandonné

    Mise à jour automatique de LO => abandonné

    et toujours plus de bugs et régressions

    De même, ce sont les entreprises de l’écosystème qui valident (ert suivent, c’est vrai) les GSoC, alors que je crois qu’ils devraient être initiés, validés et suivis par TDF, pour répondre au besoins des utilisateurs.

    Il y en a bien un, chez TDF, qui essaye de faire ce travail, mais il n’est pas clairement supporté (c’est mon ressenti)

  23. Nathan dit :

    TDF n’est qu’une coquille vide. Qui est à sa tête depuis sa création ? M. Meeks de Collabora et T. Behrens de CIB.

  24. Romain dit :

    Bonjour,

    alors ça fait plusieurs fois que je lis que LibreOffice est compliqué à utiliser sur Mac.
    Pour ma part, je l’utilise aussi bien sur Mac que sur Linux Mint, sans réelles difficultés mais peut être qu’on parle de fonctionnalités avancées ?

    Ça m’intéresse d’en savoir un peu plus.

    Pour en revenir sur le sujet, si les personnes de la TDF tiennent vraiment à retrouver la marque OpenOffice.org, c’est AOO qui devrait dans ce cas absorber l’entité LiBo et que tous les développeurs se retrouvent sur un projet à nouveau commun mais en lisant l’article, je comprends bien que les licences employées bloquent cette possibilité sans compter j’imagine les désaccords profonds entre les deux équipes.
    En tant qu’utilisateur lambda, ça me semble fou cette scission aussi marquée au sujet d’un projet à grand potentiel pour être plus qu’une alternative à MS Office. Des années et des années gâchées en fait…

  25. Pierre dit :

    Pour compléter les propos de Moonwalker, je trouve un peu dur de blâmer TDF ou Appache dans l’échec de ce projet.

    Ce sont les institutionnels qui ont failli. Il y a bien quelques collectivités qui jouent le jeu du libre, en finançant des améliorations, mais c’est trop peu.

    Dans l’éducation nationale, pas un centime de mis sur ce logiciel. Pas un centime pour Grammalecte qui pourtant confère une forte plus-value à Firefox, Thunderbird, LO/AOO et d’autres logiciels libres.

    Pourtant,si on mettait ce que coute deux profs, rapidement, on changerait de monde.

  26. Moonwalker dit :

    Les « institutionnels » ne sont intéressés que par les économies réalisées, cela plait au ministère, jusqu’à ce que Microsoft pousse un peu plus son lobbying pour reprendre sa place.

    La gendarmerie française utilise OpenOffice, puis LibreOffice, depuis de nombreuses années. Ça fait bien de le rappeler sur les forums mais je n’ai jamais eu vent d’une ligne budgétaire pour encourager le développement de la suite bureautique.

    Dans les écoles, collèges et lycées, il s’agit souvent de l’initiative d’un professeur. L’EN et les rectorats en profitent mais n’ont rien demandé, d’autant plus qu’ils ont des accords avec Microsoft.

    Idem dans les collectivités locales. Parfois le changement de couleur politique profite à l’implantation de logiciels libres mais cela ne se concrétise pas vraiment en soutien financier, même modeste.

    @Romain

    Pas difficile. Bâclé.

    Sur Mac, on n’a toujours pas de module Quicklook pour l’OpenDocument. Cette fonctionnalité existe depuis 13 ans. À elle seule, elle aurait booster l’emploi de ce format sur macOS. Tant pis, on utilise l’OpenXML et on finit par prendre un abonnement Microsoft 365.

    L’approche des caractère (en anglais : kerning) est mauvaise dans Writer LO. Il suffit de comparer avec OpenOffice. C’est incroyable pour un traitement de texte en 2020. C’est le seul cas que je connaisse sur Macintosh. Cela est imputable au choix fait avec la version 5 de basculer LibreOffice sur VCL alors que depuis la version native sur Mac, OpenOffice utilise CoreText. Il arrive qu’on sacrifie l’esthétique au multi-plateforme, là on sacrifie carrément le logiciel. Ce problème signalé en 2015 ne sera vraisemblablement jamais réglé.

    idem, concernant le plein écran natif. Splitview est parfaitement fonctionnel avec OpenOffice sur macOS Catalina. LibreOffice ne respecte pas les fonctions du bouton vert. Pourquoi ? Parce qu’on ne veut pas utiliser les frameworks mis à disposition sur Mac.

    Il y a beaucoup d’autres exemples de ce genre. C’est rageant quand comme moi on a vu naitre le projet Mac d’OpenOffice, d’où il partait (X11) et les promesses d’intégration qu’il montrait. Tout cela fut perdu et ne survit plus que dans OpenOffice. Pour un temps sans doute car la migration vers Apple Silicon va faire de gros dégâts.

    Le Macintosh n’intéresse pas vraiment la TDF. Ce sont dès l’origine principalement des Linuxiens, certains franchement militants.

    @Pierre

    Les personnes à la tête de la TDF sont responsables. La promotion de l’OpenDocument était la priorité annoncée à la création de LO. Ces personnes étaient déjà à la tête d’OpenOffice à l’époque de SUN. Elles ont dit que si cela ne fonctionnait pas, c’était de la faute de SUN puis qu’Oracle, qu’elles allaient faire mieux. Charles H. Schulz est un des initiateurs du « coup de force » de 2010. Il a longtemps œuvré à l’OASIS pour l’OpenDocument. idem pour Behrens, et Meeks.

    Les Linuxiens ont pris les commandes de Libre Office (c’est assez légitime puisqu’au départ le code est essentiellement celui de Go-oo) et c’est là où il fonctionne le mieux, d’où, comme tu l’as signalé, la prépondérance de Collabora, de Red Hat, de CIB dans son développement. Néanmoins, cela a pour effet de ramener LibreOffice à un projet de niche, comme le sont les distributions GNU-Linux sur le bureau.

    Du temps de SUN, OpenOffice était plus centré sur Windows. Non pas que c’était mieux, mais la suite était l’objet principal, le centre de l’attention, alors qu’aujourd’hui elle semble devenue un prétexte à faire passer un message politique. Pourtant, la matérialisation même de ce message, l’OpenDocument Format, est comme en déshérence.

  27. Pierre dit :

    @Monnwalker
    LibreOffice est passé à Skia comme moteur graphique, pour l’instant uniquement activé sous Windows, mais compatible MacOS et Linux. Est-ce que cela peut changer quelque chose pour MAC ?

    TDF a de l’argent mais ne peut/veut pas le dépenser. ils pourraient proposer aux donateurs de dire à quoi devrait servir le don (développement Windows, Linus ou Mac, résolution de bugs, développement des fonctionnalités Impress, Writer ou autre), mais ils ne veulent pas. Du coup, il n’y a aucun contre pouvoir aux sociétés qui travaillent pour LO

    Pour le reste je suis assez d’accord, les sociétés gagnent de l’argent en développant sur Linux. C’est la seule suite bureautique ou presque.

    Ce faisant, en délaissant les version Mac et Windows, on se prive d’une base d’utilisateurs qui se réduit de mois en mois. Lorsque LO/AOO ne sera plus utilisé sur Mac et Windows, il disparaitra ensuite sur et avec Linux.

    Aujourd’hui, par exemple, il est devenu très compliqué d’utiliser Impress dans le monde enseignant.

    Pour AOO, Impress n’est pas compatible avec les écrans 4k, les formules sont très mal rendues et avec LO ce sont les animations, les transitions et dernièrement les formules aussi sur les version 6.4 et 7.0. Il faut donc télécharger une version intermédiaire avec un compris entre les bugs soutenables ou pas. Un travail de con

  28. Romain dit :

    @Moonwalker

    Merci pour ces précisions.