LibreOffice 7.1 en dualité ?

Rappelons d’abord que LibreOffice est un dérivé d’OpenOffice. C’est un projet autonome créé en 2010 et qui est supervisé par une association à but non lucratif de droit allemand dénommé « The Document Foundation » (abrégé en TDF).

Officiellement ratifiée le 10 décembre, la feuille de route(1) de TDF donnera le ton de la prochaine décennie d’exploitation de LibreOffice. Après les frictions entre les différentes mouvances du projet(2), il a été décidé de ménager la chèvre et le chou. Les entreprises qui sont pudiquement appelées « écosystème » auront le droit de publier une version « Entreprise ».

Jusqu’à présent, la confusion était entretenue avec les versions dites Collabora (notamment, « en ligne » avec COOL(3) ou mobile). Désormais, elles seront toutes estampillées LibreOffice et COOL deviendrait LOOL(4). Elles ne seront toujours pas gratuites puisque proposées avec une offre de service (support et maintenance) et à destination du monde professionnel. A l’instar, la Fondation du Document continuera de publier de son côté une version « Communauté » pour le commun des mortels.

Cette double dénomination devrait apparaître pour la prochaine branche 7.1. La « famille » LibreOffice reste donc unie… sur le plan marketing. TDF devrait même disparaître médiatiquement au profit du nom « Projet LibreOffice » afin de gagner en lisibilité. La marque deviendrait alors un parapluie publicitaire pour les versions Entreprise.

Entreprise vs Communauté

Mais la version gratuite pour la Communauté sera t-elle équivalente à son pendant « Entreprise » ? La feuille de route indique déjà que LOOL aura la possibilité d’une mention sur la disponibilité d’une version optimisée pour l’entreprise. L’écosystème pourra fournir ses propres versions, les publier à son rythme et se différencier positivement en apportant de nouvelles fonctionnalités. Ses fonctionnalités seraient ensuite intégrées sur la version « Communauté ».

Reste à savoir sous quel délai et dans quelles conditions, cela n’est pas précisé. Tout cela sera annoncé en janvier prochain.

(1) https://tinyurl.com/yy5vrqr3
(2) Lire http://oooforum.free.fr/index.php/2020/11/08/libreoffice-sur-tous-les-fronts/
(3) Collabora Office On Line
(4) Abréviation de Libre Office On Line

29 commentaires sur “LibreOffice 7.1 en dualité ?”

  1. Nathan dit :

    Bonjour,

    Ouh la la, une version à deux vitesses qui s’annonce ?

  2. Val dit :

    Bonjour,

    L’histoire se répète : c’était ce qu’avait voulu faire Oracle et qui avait provoqué le fork LibO.

  3. Bad dit :

    Ca veut dire qu’il va falloir payer pour Libre Office si on veut une version sans bugs ?

  4. tintin dit :

    Bonjour,

    Avec MS qui, paraît-il – et sauf erreur de compréhension de ma part – va obliger le passage à Office 365 (donc payant), in fine, OpenOffice sera, je l’espère, le bénéficiaire.

  5. M le Maudit dit :

    LibreOffice est l’une des communautés les plus sulfureuses/toxiques que j’ai jamais vu. A part tacler OpenOffice pour son bug avec Mac Big Sur, il se garde de bien de communiquer sur ce revirement marketing.

  6. tintin dit :

    Le bug avec Big Sur concernant les plantages à l’ouverture des documents .docx et .xlsx est résolu sur une version test.
    La version finale est en route.

  7. M le Maudit dit :

    Merci tintin, cela confirme que le tacle n’est même pas justifié.
    C’est vraiment petit de la part de LibreOffice. :(

  8. Pierre dit :

    Ce n’est pas cool en effet ce tacle, mais, on ne sait pas trop quand sortira cette version 4.2, ou une version 4.1.9 qui intégrerai ce correctif.
    Demain, la semaine prochaine, dans 6 mois ou dans un an…. L’histoire nous montre qu’il faudra sans doute être patient.

    Ce qui n’est pas cool non plus, c’est de laisser des utilisateurs d’AOO galérer avec des imports de fichiers OOXML, sans lui dire que dans ce cas d’utilisation, il est préférable d’utiliser LO…

    Il est urgent que les responsables des deux communautés fassent un pas chacun l’un vers l’autre

  9. Nathan dit :

    Tiens revoilà les pro LibreOffice.

    MS-Office sait lire l’ODF donc pas besoin d’utiliser l’OOXML

    Et comme d’hab, on s’éloigne du vrai sujet pour noyer le poisson.
    LibreOffice et sa prochaine version à 2 vitesses.

  10. Romain dit :

    Bonjour

    Parler de version à 2 vitesses me semble prématuré.

    Si on suit votre hypothèse, cela signifie la maintenance de deux codes sources distincts. Et quand bien même on verrait une différence de fonctionnalités, il faudrait peu de temps pour voir un embranchement apparaitre (fork).

    Personnellement, je pense que la différence communauté/entreprise continuera à se faire sur le support en aval.

  11. Nathan dit :

    Non pas de maintenance de deux codes source mais des PR (pull request) Github poussées sur la branche Entreprise et pas Communautaire.

  12. M le Maudit dit :

    Et bien LibreOffice ne serait pas exemplaire sous Big Sur non plus.
    Lu sur leur forum : https://ask.libreoffice.org/fr/question/282932/installation-de-libre-office-703-sur-mac-big-sur/

    Comment appelle t-on ça : un retour de bâton ?

    :?

  13. Moonwalker dit :

    De toute façon Big Sur c’est encore beaucoup de problèmes avec beaucoup de logiciels et périphériques. Il y a le temps pour finaliser les choses.

    Avec ou sans Big Sur, LO sur macOS est pitoyable. Qu’ils commencent à corriger l’approche des polices dans leur version de Writer et à fournir les correctifs pour macOS plus rapidement et ils pourront critiquer OpenOffice.

    Comme signalé plus haut, ça ressemble furieusement à ce que les « putschistes » avaient reproché à Oracle il y a dix ans. Putschistes aujourd’hui employés à Collabora. Tiens donc…

    LOOL un bon choix de nom pour cette mauvaise blague binaire.

    Pour ce qui me concerne, je n’attends plus rien de bon depuis longtemps de la part de la TDF. Seul le destin d’OpenOffice m’importe puisque c’est pour moi l’unique alternative fonctionnelle à Microsoft 365 sur macOS.

    Plus que Big Sur, c’est la transition (ou non) vers Apple Silicon qui m’inquiète.

  14. Alfred dit :

    Je n’ai jamais pu m’habituer à Open ni à Libre. Je trouve ces logiciels moches, tristes, peu pratiques, en fait de mauvaises copies de Ms Office…
    Vaut mieux acheter une ancienne version de Ms Office pour quelques euros, à moins bien sûr que l’on doive effectuer des travaux d’un haut niveau intellectuel. Mais comme c’est le plus souvent pour additionner quelques notes d’épicerie…

  15. Zef dit :

    Incroyable… ment triste.

    Peut-être que les développeurs vont revenir sur OpenOffice après ça ?

  16. Alfred dit :

    Bonjour,
    Je vois que mon post a été « modéré ». Je vous suggère donc d’écrire vous-mêmes vos posts, vous pourrez tout à loisir chanter les louanges de vos bidouillages informatiques et vous entre congratuler…
    Cordialement néanmoins,
    Alfred

    Réponse du modérateur :
    Non, il n’y a pas de modération mais simplement un délai dans la publication. Je ne suis pas constamment en train de surveiller ce blogue surtout en période de fêtes.

  17. Pierre dit :

    Collabora propose déjà une version LTS de LibreOffice.
    Je soupçonne Collabora d’introduire volontairement, ou plutôt de ne pas corriger ses régressions pour que sa version LTS ait du sens, et qu’ils puissent vendre leur support.
    TDF refuse de corriger des régressions arguant que c’est aux développeurs de qui les ont introduites de les résoudre.
    TDF refuse de proposer une version LTS de LibreOffice arguant que c’est trop couteux, mais TDF ne sait pas quoi faire de son argent…

    Tout cela laisse clairement penser qu’il y a un accord tacite entre TDF et Collabora pour permettre l’existence du fameux écosystèmes

    C’est très bien qu’OpenOffice fonctionne parfaitement sur MACOS, mais OpenOffice n’est plus utilisable sous Windows, pour qui veut manier des équations, faire des présentations avec un écran supérieur 1920×1080, utiliser Grammalecte.

    Quant à parler de version à deux vitesses, à vrai dire, c’est aussi la rançon du succès (en volume de développement, pas en utilisateurs). Je ne vois pas trop comment cela pourrait arriver à Apache OpenOffice. Il faut commencer par bouger pour envisager de parler de vitesse…

  18. Val dit :

    Grammalecte est une extension. La version pour AOO est ici :
    https://forum.openoffice.org/fr/forum/viewtopic.php?f=18&t=30464

  19. Nathan dit :

    TDF a de l’argent ? Je croyais qu’il avait tout dépenser en pin’s. :)

  20. Pierre dit :

    @Val
    Oui, la version 0.4.10.7 alors qu’on en est à la version 2.0.0… plus de 4 ans derrière nous…

    @Nathan, ouah la vanne. Dans ta cours de récrée ça doit en impressionner plus d’un !

  21. Val dit :

    @Pierre : Grammalecte est une extension. C’est à l’auteur de la mettre à jour pour assurer sa compatibilité.

  22. pierre dit :

    @val
    Faites un effort SVP. Rien ne force le développeur de cette extension à maintenir deux versions de Grammalecte. AOO est toujours livré avec python 2.x alors que LO est livré avec python 3.x. Tant qu’AOo ne sera pas mis à jour sur python, Grammalecte en restera là ou il en est pour AOO. Et ce n’est pas au développeur de Grammalecte qu’il faut s’en prendre.

  23. Val dit :

    @Pierre : je ne m’en prend à personne. Je dis juste que les OXT ne font pas partie d’OpenOffice. C’est à chaque auteur d’assurer la compatibilité de leur programme.

    Maintenant, je n’utilise pas Grammalecte. Ce n’est donc pas un argument d’incompatibilité d’OpenOffice pour moi.

  24. Nathan dit :

    @Romain : il ne pourra pas y avoir de fork.
    C’est Mickael Meeks qui est à la tête de TDF et de Collabora.
    Tous les autres du Board ne sont pas des développeurs.

    Comme le dit Val et Moonwalker, l’histoire se répète. Mais ici, il n’y a plus personne pour contrebalancer.

  25. Romain dit :

    @Nathan

    je comprends quand tu dis « il ne pourra pas y avoir de fork »
    Mais je ne comprends pas la raison invoquée (Michael Meeks).

    Perso, je pars du principe que si le code source est libre, le fork est possible.
    Mais peut être que j’ai loupé un truc, n’hésite pas à m’éclairer le cas échéant.

  26. Pierre dit :

    @Romain
    Je crois que n’importe qui peut forker le projet, mais il faut des compétences, pour maintenir un tel projet. Il en faut encore plus pour le faire évoluer.

    Les candidats sont peu nombreux. Chez AOO, on n’a plus les capacités techniques à faire évoluer OpenOffice. On peut juste corriger quelques bugs mettre à jour des librairies, dictionnaires, et faire évoluer l’environnement de compilation qui petit à petit devient totalement obsolète et fait fuir les nouveaux contributeurs

    On peut critiquer TDF/LO, ce n’est pas un problème, mais il faut aussi être honnête et équilibré dans ses propos.

    Que fait Apache OpenOffice pour attirer de nouveaux développeurs, quels sont ses résultats ?

    Chez TDF/LO, ils essayent de faire vivre cela, les Google Summer Of Code, sont aussi un moyen de le faire.

    Donc oui, un fork est possible sur le papier, mais en réalité, très difficile, il sera condamné comme AOO à vivoter si des compagnies, qui payent des ingénieurs ne se greffent pas dessus.

    Et si des compagnies payent des ingénieurs, il faut qu’elles y trouvent leur compte, à minima pour pouvoir continuer à payer des ingénieurs, et pourquoi pas faire du profit, et donc on se retrouvera avec un nouveau LO/TDF

  27. Romain dit :

    @Pierre Je comprends tout à fait le cas de figure que vous décrivez mais je pense m’être mal exprimé.

    Je vais donne un exemple avec la messagerie sécurisée Signal.

    Un contributeur actif (ce n’est pas un membre officielle de l’équipe Signal) propose depuis un certain temps une version modifiée de Signal pour y ajouter principalement une plus grande flexibilité sur les possibilités de sauvegarde.
    Sa version varie très peu depuis ses propres ajouts, depuis il reprend principalement les différentes versions et fusionne ses ajouts.

    Concernant LibreOffice, je ne parlais pas d’un fork totalement indépendant (comme l’a fait à l’époque TDF avec OpenOffice), je me disais simplement ceci sur l’hypothèse à deux vitesses :
    - Une version A est développée pour tout public
    - Une version B est développée pour un public restreint sous conditions et contient les fonctionnalités de la version A + des ajouts « exclusifs »

    A partir du moment le code est libre et les modifications repertoriées (PR), on pourrait s’attendre à une réaction disant : « on prend les modifs de la version B et on va les ajouter nous mêmes à la version A »

    Je ne dis pas que ça se fait tranquillement, évidemment il faut assurer une veille, consacrer du temps à fusionner, compiler, empaqueter etc.

    Simplement, ça me semblait une suite possible si une différenciation « injuste » devait se présenter.

  28. Nathan dit :

    @Romain: Lire la fin du billet
    > L’écosystème (Collabora) pourra fournir ses propres versions,
    > les publier à son rythme
    Il reste à savoir quel rythme il y aura entre la version B et la répercution sur la version A.

  29. Pierre dit :

    @Romain
    TDF refuse de produire une version LTS, par exemple la dernière d’une branche, pour la durée de la branche suivante.

    La 6.4, pourrait servir de base à une version 6 LTS, qui serait maintenue pendant tout le temps de la version 7, en y intégrant tous les correctifs de régressions et bugs produits sur la branche 7. Il y en a eu beaucoup de correctifs poussés sur la 7.0, et qui corrigeaient des régressions présentes sur les versions 6 et avant.

    Sur le principe, c’est simple, il suffit de veiller à ce qui se passe sur la branche master et pousser les correctifs intéressants sur la version LTS.

    Mais voilà, ce n’est pas si simple, des correctifs, peuvent s’intégrer uniquement sur une version donnée, demander des adaptations. Les programmeurs de ces correctifs sont à même savoir s’ils s’intègrent facilement sur une version antérieure.

    Après, il faut compiler et tester la version, choisir un rythme de publication etc.

    TDF prétend qu’il n’a pas les ressources pour faire cela, je crois surtout que ça entrerai en conflit avec Collabora.

    je ne crois pas qu’il soit simple de trouver des volontaires ayant les compétences pour le faire, les ressources pour héberger, et les moyens de diffuser cette version à qui il faudra bien donner un nom