Base doit-il perdurer ?

Quel est l’avenir de Base ? Ajouté il y a 6 ans avec OpenOffice.org 2, le module de base de données est depuis la version 3 en panne d’évolution.
Il s’agissait dans un premier temps de concurrencer MS-Access en fournissant dans la suite, un logiciel équivalent. Les développeurs se tournent alors vers le projet HyperSQL qui propose une base 100 % Java et donc multi-plateformes.
Mais très vite, la comparaison tourne au désavantage de Base. Le format natif HSQL est mono-utilisateur rendant impossible le partage d’une base de données. Il faut alors utiliser un format externe et s’alourdir d’un pilote ODBC ou JDBC pour la connexion. Il est également impossible de se connecter à plusieurs sources ou d’attacher des tables afin de séparer l’interface des données. Beaucoup d’assistants manquent et il faut recourir à des macros dès que l’on souhaite faire des formulaires un peu plus complexe. L’éditeur de formulaire est en fait, le module Writer avec des faiblesses au niveau des contrôles de champ (absence de texte enrichi ou de date préformatée). Enfin comme les données sont chargées intégralement en mémoire, le risque de plantage (et donc de perte) augmente à mesure que la base gonfle.
Pourtant, des améliorations ont été apportées du temps où Sun était encore à la barre. Le stockage de macro directement dans la base a été rendu possible. L’extension SRB (projet Pentaho) qui a permis de pallier au très pauvre éditeur de rapport intégré ou encore, le pilote natif pour MySQL.
L’arrivée du leader de la base de données Oracle aurait pu laisser entrevoir une évolution favorable mais il n’en fut rien. Et la scission fin 2010 avec la fourche LibreOffice a achevé Base. En effet, plus aucun développeur ne s’occupe du logiciel et les demandes d’amélioration sont restées dans les limbes.
Base a t-il donc une utilité ? Lorsque l’on regarde d’autres logiciels s’inspirant du code de OpenOffice.org, on peut en douter. OOo4Kids ou Lotus Symphony l’ont volontairement supprimé. Les entreprises ne poussent pas à la roue non plus car elles détestent voir leurs utilisateurs constituer des bases de données dans leur coin. D’ailleurs, à quoi sert réellement Base mise à part pour la réalisation de publipostage entre Calc et Writer ? Ne faudrait-il pas mieux revenir aux fondamentaux de la version 1 ? On voyait plutôt la suite bureautique avec un connecteur vers d’autres sources de données externes.
Le tout récent sondage sur le futur de LibreOffice et le versement du projet OpenOffice.org par Oracle à la Fondation Apache nous réservera peut être une (bonne ?) surprise.

5 commentaires sur “Base doit-il perdurer ?”

  1. ftempez dit :

    Je souscris.. Dans la pratique, le module Base est une catastrophe y compris pour des usages très modestes : c’est lourd, complexe à mettre en œuvre et instable.

    Et comparé à Kexi …

  2. TOOop Chef dit :

    Kexi est pour le moment extrêmement lié à KDE et donc à Linux. N’oublions pas que Windows reste l’environnement de 90 % des ordinateurs dans le monde.
    Base garde un avantage dans la portabilité multi-plateformes.

  3. lholivier dit :

    Je crois que Base doit perdurer MAIS en tant que client de PostgreSQL, ce qui implique évidemment un gros effort de développement… Les outils python et pyuno ont tout de même fait la moitié du chemin. Et là, on reste multi-plateforme. Pour ce qui est du grand dominant du marché, plus les versions se succèdent plus je suis heureux de travailler sous Linux ;-) )

  4. TOOop Chef dit :

    Hum, PostgreSQL c’est quand même l’artillerie lourde. Il faut un serveur dédié pour le faire tourner. Et Base peut tout à fait en être un client. Un pilote SDBC existe :
    http://dba.openoffice.org/drivers/postgresql/index.html
    Pour Linux, nous dirons que vous faites partie des 10 % d’heureux. :)

  5. lholivier dit :

    Oui, j’avoue faire partie des 10% d’heureux, les 90% autres étant sous un autre OS… Obligé de pratiquer ces derniers je mesure régulièrement la différence. PostgreSQL c’est plus puissant que lourd et c’est très « carré » mais il est vrai que je le pratique sous linux exclusivement.