LibreOffice, l’arme fatale de la Fondation

Le 10 novembre, a été publié un communiqué de presse pour marquer le début de la prochaine sortie de LibreOffice 3.3. Ceci afin d’expliquer une fois de plus, à quoi servait la Fondation par rapport à la suite bureautique.

« La Fondation Document (TDF) porte sur le format et le logiciel associés afin de créer, échanger, modifier, partager et imprimer des documents » explique Thorsten Behrens, l’un développeur transfuge du projet OpenOffice.org et qui est aussi un membre du Comité directeur. « LibreOffice 3.3 est la première étape de cette stratégie à long terme et le voyage ne fait que commencer. Les énormes avantages de notre environnement de développement ne sont pas encore pleinement pris en compte dans cette première version du logiciel ».

Charles Schulz, un autre membre du TDF rappelle que LibreOffice 3.3 est basée sur OpenOffice.org également dans sa mouture 3.3 mais avec des optimisations de code et de nombreuses nouvelles fonctionnalités. La liste n’est cependant toujours pas publiée. Celles-ci vont offrir un premier aperçu des orientations de développement pour 2011 et au-delà. Les fondateurs de TDF prévoient un avenir complètement différent pour le modèle de la suite bureautique dont le format actuel à plus de 20 ans. Celui-ci sera basé sur le document et le logiciel n’en sera qu’une surcouche pour la création ou la présentation du contenu.

LibreOffice qui est attendu d’ici deux à trois semaines fait l’objet de toutes les attentions de la part des développeurs (anciens et nouveaux) afin que chaque module fasse l’objet d’une réécriture complète. Car le code d’origine d’OOo se fait vieux et difficilement maintenable.

Ainsi Calc sera le premier à être réaménagé autour d’un tout nouveau moteur (nom de code Ixion). Il s’agit d’accroître les performances, autoriser une réelle polyvalence en ajoutant des fonctions de base de données et une compatibilité accrue des macros VBA. Writer va être amélioré dans le domaine de la mise en page et Impress pour une meilleure fidélité du mode diaporama. La plupart des nouvelles fonctionnalités sont soit destinées à maintenir la compatibilité avec la suite bureautique leader sur le marché, soit introduire des innovations. Il s’agit donc d’améliorer la fidélité de conversion entre les formats et de réduire la dépendance avec Java.

« La Fondation Document va être au cœur de l’univers du logiciel libre. Là où les utilisateurs veulent construire un avenir différent pour les suites bureautiques, en collaboration avec les développeurs » affirme Italo Vignoli le plus ancien membre du Comité. « Utiliser, lire, écrire, modifier et partager des documents en étant axé sur le contenu plutôt que les caractéristiques du logiciel. Après 20 ans de logiciels orientés fonctionnalités, il est maintenant temps de ramener le contenu au centre du débat ».

« Le document devient vraiment l’épicentre, le point central. Et le logiciel doit être construit autour de lui et non comme si les documents étaient une sorte d’annexes bizarres » confirme Charles Schulz. Et de rappeler l’exemple de Powerpoint qui était un simple logiciel de conception visuelle dans les années 80 et qui est aujourd’hui devenu un outil de gestion. La Fondation va donc répondre sur deux fronts. D’abord, avec des changements progressifs sur LibreOffice qui parfois seront bien visibles. Cela permettra de résoudre les problèmes réels et identifiés sur le maintien de la stabilité et l’homogénéité globale du code. Ensuite, seront ouvertes de nouvelles initiatives de développement visant à réécrire des portions entières de code. M. Schulz pense ainsi qu’avec Ixion, le tableur démontrera que LibreOffice est bien dans le jeu de l’innovation sans conduire à un clone de MS-Office : « ce sera un changement radical de ce que nous avons aujourd’hui ».

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