Le délicat équilibre de OpenOffice.org

Bon ça y-est, c’est acté, nous avons une jolie fondation (la Document Foundation) qui se veut libre de toute influence commerciale pour faire évoluer le projet OpenOffice.org.

L’objectif premier est de s’affranchir de la tutelle d’Oracle afin que les problèmes de licence sur le code apporté soient levées. Jusque là tout va bien. D’autres entreprises pourront ainsi contribuer au projet tout en restant le propriétaire légitime de leur apport.

Le deuxième objectif consiste à récupérer le nom d’OpenOffice.org qui a été déposée par Sun il y a 10 ans et qui est désormais la propriété d’Oracle depuis son rachat. Là, cela devient plus critique mais bon, la fondation décide de changer le nom pour LibreOffice. Si OOo reste copyrighté, on s’en passera tout simplement. Dur pour le grand public qui connait bien la bête et qui va se demander qu’est ce que c’est que ce nouveau machin ? On va ajouter à la confusion avec le concurrent “Office” tout court, mais bon… On peut s’en sortir.

Le troisième objectif est que “Maman Oracle” que l’on vient de jeter tel un ado en quête d’indépendance, continue de fournir du monde et notamment son armada de développeurs pour continuer à travailler comme si de rien n’était. Je ne connais pas personnellement M. Ellison mais je lis la presse et je pense que son tempérament fougueux va l’emporter. Bref, vu les messages qui circulent déjà et dont je faisais l’écho hier, Oracle ne va pas trop se presser et peut être laisser pourrir la situation. Pour lui, tout va se jouer sur une suite bureautique en ligne avec son projet Cloud Office basé sur la technologie propriétaire JavaFX. La mode “tout-dans-le-nuage” avec Office Web Apps de Microsoft, Zoho ou Google Docs est en vogue et poursuivre avec une suite bureautique type client lourd n’est plus d’actualité.

Bref, LibreOffice risque de se retrouver sans ressource humaine pour continuer à corriger les bogues et ajouter des fonctionnalités. Tout bénéfice pour Oracle me direz-vous ? Et bien pas tout à fait. Car le projet OpenOffice.org, ce n’est pas que des développeurs. Il y a aussi une communauté d’utilisateurs bénévoles qui testent les versions, font remonter les bogues, documentent et fournissent de l’aide sur des forums.

Oracle peut-il se priver de cette ressource ? Il le ressent peut être déjà avec le récent rappel aux bonnes volontés pour les tests d’assurance qualité de la version 3.3 qui tarde à sortir.

A suivre…

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