Le flou artistique entretenu par Oracle par rapport aux projets libres aura t-il eu une incidence ? Le hasard veut que 10 ans après la création du projet OpenOffice.org par Sun, certains acteurs comme BROffice, Google, Novell et Red Hat viennent de « fourcher ».
Une fourche nommée LibreOffice et qui se veut devenir indépendante de l’actuel contributeur numéro 1 qu’est Oracle. Ce dernier fournit en effet, l’essentiel de l’infrastructure du projet avec des moyens matériel et surtout humain. Une fondation a donc été créée pour superviser le développement de la suite bureautique à code ouvert et tenter de la libérer de l’emprise Oracle.
Bien sûr le reste de la communauté a exprimé son soutien autour des quelques développeurs qui travaillaient déjà sur le « fork » Go-OO. Mais cela suffira t-il ? Certes, Oracle a été invité à rejoindre cette fondation mais en a t-il l’envie ou l’utilité ? Depuis son acquisition de Sun, il possède une arme essentielle : le nom qui est déposé. Car OpenOffice.org est désormais célèbre et bien ancré dans les esprits des utilisateurs et il sera difficile de bâtir une nouvelle identité.
Difficile mais pas impossible, c’est le voeu de Michael Meeks l’un des développeurs Novell qui l’affirme : « Dix ans après la promesse initiale de Sun sur l’indépendance de la communauté OpenOffice.org, nous avons décidé de créer la fondation promise au départ. » André Schnabel, l’un des responsables de l’assurance qualité pour OOo, précise aussi que Oracle est comme « une mère qui aime son enfant mais qui refuse que celui-ci marche tout seul. »
La différence significative entre LibreOffice et OpenOffice.org porte sur le point d’achoppement de la cession des droits si vous contribuiez au code. Avec la Fondation, le code appartiendra logiquement au développeur qu’il l’a écrit. Pour Meeks, c’est l’un des freins de la non-participation au projet notamment d’entreprises tierces qui se verraient ainsi dépossédées de leur contribution. LibreOffice va donc permettre d’attirer de nouvelles recrues et de dynamiser les fonctionnalités du logiciel.
Il va falloir maintenant attendre et voir comment les choses vont évoluer. Car LibreOffice ne doit pas être que libre, il doit être viable.