Depuis quelques années, le projet autour de LibreOffice est entré dans une phase de « rentabilité à tout prix ». En cause, le modèle économique qui fait que majoritairement, le code est fourni par des entreprises (Collabora, CIB ou Allotropia) qu’on appelle écosystème. Celui-ci a pour objectif de monétiser le service autour du logiciel gratuit. Or depuis l’origine, les retours sur investissement ne sont pas à la hauteur et les tentatives pour être rentable se sont multipliées.
En 2020, les premières tensions apparaissent avec une omniprésence pesante de ces entreprises sur la stratégie à adopter. Notamment avec la version « en ligne » payante qui ne décolle pas financièrement(1).
Puis en 2021, la dénomination Entreprise/Communauté a vu le jour(2). En gros, il s’agit de fournir contre paiement et en priorité une version LTS(3). Celle-ci serait à destination des professionnels et comprend du support et de la correction de bogues. La version communautaire reste gratuite mais n’inclut pas forcément les correctifs.
A priori, deux ans plus tard, ce paradigme est à la peine et une nouvelle tentative a vu le jour pendant la torpeur estivale(4). Il s’agirait de supprimer la fourniture des binaires. En clair, il n’y aurait plus de programmes d’installation et chacun devra compiler les sources pour obtenir LibreOffice ensuite. A défaut, ceux qui n’auraient pas la connaissance technique devront alors payer.
Beaucoup de bénévoles se demandent maintenant si le projet va pouvoir continuer dans cette voie. Peut-être revenir aux fondamentaux et à la philosophie de départ avec le projet OpenOffice d’Apache qui a toujours écarté de par sa licence, la main-mise d’entreprises sur le code source.
(1) http://oooforum.free.fr/index.php/2020/12/14/libreoffice-7-1-en-dualite/
(2) http://oooforum.free.fr/index.php/2020/11/08/libreoffice-sur-tous-les-fronts/
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Long-term_support
(4) https://community.documentfoundation.org/t/ideas-around-tdfs-future/11436